Et finalement, ça tombe à point dans ma vie car, du haut de mes 55 ans :-) , je trouve que le temps est venu de rencontrer un peu plus encore la beauté de cette planète. La voir, la sentir, la remercier pour l'incroyable miracle qu'elle est, lui dire que je l'aime.. Bref, rencontrer plus concrètement sa globalité en lui gratouillant le dos avec la quille de mon bateau... Par ce chemin-là, me semble-t-il, je pourrai aller en toute paix au bout de cette vie terrestre, avec le sentiment apaisant d'avoir embrassé et reconnu l'incroyable beauté dont je fais partie, ce fourmillement de vie aux couleurs et aux formes si diverses. J'aurai un peu touché du doigt et de l'oeil cette sphère prodigieuse, fabuleuse qui voyage en toute simplicité dans un si grand mystère cosmique.

En fait, j'ai le sentiment qu'elle manque tellement d'amour, juste d'être vue, reconnue, aimée. C'en est devenu une raison d'être. J'ai l'impression confuse que cet élan tout simple participe peut-être à nourrir la vie et l'équilibre. Qui sait vraiment ? Peut-être cela a-t-il un sens ?

Depuis deux ans que j'habite sur un voilier, c'est bien confirmé, j'adore cette vie sur l'eau. Un seul problème de cohérence se pose à moi : l'hiver en Bretagne. Là, je dois chauffer Dao quasiment en permanence pour lutter contre le froid et l'humidité et cela se fait avec cette électricité nucléaire avec laquelle j'ai un sérieux contentieux... Après dix ans en yourte hors réseau EDF, ça ne passe pas... (pour moi, c'est très sérieux car ça revient à me foutre des enfants et de l'avenir...)